jeudi, mai 27, 2010

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Il pleut, il pleut sans répit. La pluie ne s'arrête pas une minute. Elle sort du métro, et les fines gouttelettes semblaient l'attendre. Elles tombent, elles se déposent une à une sur sa chevelure blonde. Puis les gouttelettes deviennent des gouttes, d'énormes gouttes qui s'abattent rapidement. Elles ne restent plus posées de manière aérienne sur sa chevelure blonde, elle s'imprègne dans ses cheveux. Elle est trempée, la pluie dessine des traits humides sur son pantalon serré et sur sa large chemise. Elle ne court pas, elle marche doucement, de manière presque désinvolte. Lui, il est sorti du même métro. Il l'a fixé longuement croyant qu'elle ne s'en apercevait pas, alors qu'elle n'en perdait pas une miette, regardant ce manège de séduction dans le reflet des portes du métro. Ils sont sortis en même temps du wagon et ce sont dirigés vers la même sortie, sans se suivre volontairement pour autant. Leurs chemins ce sont juste superposés naturellement. Désormais ils marchent sur ce même trottoir, l'un derrière l'autre. Lui, sous son parapluie bleue marine, observe le manège de la pluie qui s'abat sur elle, et diminue petit à petit le volume de sa chevelure blonde. Instinctivement, comme on viendrait porter secours à un enfant, il se met à accélérer sa marche. Ils marchent côte à côte, et lui tente de l'abriter sous son parapluie d'une manière qu'il veut faire passer pour involontaire. Ils marchent tout deux en silence, elle sourie de ce geste qu'elle sait délibéré. Lui, demeure discret, inquiet que son geste soit mal interprété, interprété tout court. Puis, elle traverse soudainement, l'abandonnant à son parapluie. Elle rompt cette courte et éphémère histoire d'amour, l'histoire d'un parapluie, l'histoire d'un instant, juste quelques minutes de coeurs qui battent.

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